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Un Bayashi au Japon
5 avril 2007

nom japonais

Entre autres choses ou ma maitrise du japonais est mise a rude epreuve il y a les noms propres de nos clients japonais. C'est un vrai casse-tete car ils sont bien sur ecrits en kanji, mais surtout parce qu'il n'y a pas de regles de lecture dans ce cas la. Je m'explique : les kanjis sont les ideogrammes importes du chinois pour ecrire (avec l'aide de deux autres alphabets) en japonais. Chaque kanji a au moins deux ou trois facons d'etre lu, mais souvent beaucoup plus. Pour savoir quelle lecture choisir, il y a une petite mecanique a comprendre, beaucoup de travail de memorisation, et quelques pieges a eviter. Les noms japonais sont composes de generalement deux kanjis, parfois un, parfois trois. Et la il n'y a aucune regle pour choisir parmi les differentes lectures possibles, chaque famille est seule maitre a bord. Donc quand vous voyez un nom ecrit, le seul moyen d'etre sur de savoir comment le lire et de demander a son proprietaire, de meme que pour ecrire un nom entendu. Dans nos reservations pour des Japonais, on se retrouve donc a devoir ecrire soit en kanji pour des noms courants que l'on finit par memoriser a force de les voir (sauf que j'ai trente ans de retard sur mes collegues) et en prenant le risque de se tromper, soit phonetiquement quand on n'a aucune idee de la facon de l'ecrire. Le copier coller nous sauve aussi bien souvent quand on recoit un nom en kanji par mail et qu'on est incapable de le taper dans le mail de reponse faute de savoir le lire !!! Quand le client arrive, il nous dit son nom et faut arriver a recoller avec ce qui est ecrit dans nos fichiers (parfois de facon erronee). On a aussi une feuille que l'on fait remplir au client a son arrivee. Des fois ca aide de voir son nom ecrit dessus, des fois ca embrouille encore plus. Meme les Japonais y perdent leur latin ... Etrange systeme n'est-ce pas ? Ca ne semble pourtant gener personne.
Il y a un truc qui m'excite le ciboulot dans cette histoire. Finalement pour etre sur de la lecture et de l'ecriture du nom de quelqu'un il faut recevoir les deux informations de quelqu'un qui le sait deja, de preference la personne en question. C'est beaucoup plus stricte que dans une population utilisant un alphabet phonetique ou une seule des deux informations suffit a connaitre l'autre dans la majorite des cas (faux prejuge ?). Est-ce que ca favoriserait, ou c'est favorise par, la mentalite de groupe, en creant celui de "ceux qui connaissent votre nom" et celui de "ceux qui ne connaissent pas votre nom" ? Est-ce qu'il y aurait une relation de cause a effet avec le rituel des cartes de visites tres particulier des Japonais, la carte permettant a deux personnes qui se rencontre de clarifier le probleme... On sait que le langage faconne la pensee, de quel facon dans ce pas precis ? Si un specialiste de la question passe par la je serai tres heureux d'avoir son avis !
Mais vous allez me dire que la majorite des clients etant des etrangers le probleme se pose finalement rarement. Erreur ! Parce que dans le cas d'un nom etranger, ce n'est pas moi qui rame mais mes collegues, et oui, normal. Si la reservation est ecrite, le copier coller les sauve une fois de plus, mais quand ils me parlent et que monsieur Parker devient Monsieur "paagaa", je vous laisse imaginer la suite ... A l'inverse quand la reservation est orale, ecrire le nom en alphabet latin est un exercice de haute voltige pour eux, et ils se replient souvent sur l'utilisation de leur syllabaire. Monsieur Parker devient alors Monsieur パーガー. La aussi je vous laisse imaginer comme je m'amuse...
Voila, c'etait le deuxieme exemple de ce qu'est un choc culturel. (Le premier est ici).

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Commentaires
S
Comme je te comprends!!!<br /> Pareil pour moi et le staff japonais. Du coup, quand moi j'arrive pas a capter un nom de client (parce qu'il faut bien dire qu'un japonais ne donne son nom que tres vite et pense toujours que ce sera compris de l'autre cote du fil, et que l'on ne demande pas son nom 3 fois a un client car c'est malpoli) je donne un approximatif. Par exemple :<br /> - Euh, je pense que c'est Imada mais ca peut etre Imata ou Imaga parce qu'il parlait comme un chacal.<br /> - Ben alors il s'appelle comment le client?<br /> - Ben comme je disais... Imada, Imata ou Imaga. A vous de voir. Il attend sur la ligne deux.<br /> - Oui mais il s'appelle comment?<br /> - Tu commences a me faire chier, Chef (en language poli dans le texte quand c'est en japonais) Tu lui demandes.<br /> - Demande le nom la prochaine fois!<br /> - (en pas poli dans le texte) Va te faire. Je suis pas japonais, et je capte pas tout surtout au telephone. Et si tu continues, ton prochain client anglais, tu te le taperas au telephone.<br /> - Ok, je vais lui demander...<br /> <br /> Une conversation qui a eu lieu entre mon chef et moi. Un chef bouche, donc. C'est un accord tacite donc, je rappelle les clients etrangers dont on ne connait pas le nom, et ils rappelent les japonais. C'est comme une symbiose, quoi.<br /> <br /> Pour ce qui est des noms propres, c'est sympa, mais les adresses, c'est cool aussi. C'est vraiment un vrai bonheur de se voir expliquer les kanji a la japonais, quelle clef, quelle partie a cote. Mortel.<br /> Bon courage, Fourbe, je te comprends dans ta douleur.
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